11 juillet 2013

And in my honest observation

24ème jour - 10 juillet


Cette journée était assez spéciale puisque c'était le jour de mon opération, celle que j'attendais depuis longtemps. Pour résumer mon problème, une boule de substance inconnue (sans doute de la graisse), s'est installée dans l'un de mes seins. Quand je l'ai remarquée, il y a six ou sept ans, je me suis vue en train de mourir d'un cancer. Quelques années plus tard, poussée par un ex, je me suis décidée à passer un examen pour en savoir plus. Je me disais naïvement que rester dans l'inconnu est peut-être mieux qu'affronter la réalité. Lors de cet examen, j'ai appris que c'était bénin. J'étais soulagée mais n'ai pas pensé à aller plus loin. Trois ans plus tard, cette boule commence à sérieusement m’embêter, parfois ça tire et puis bon, elle devient assez importante (bien qu'invisible). La semaine dernière, j'ai donc rencontré un médecin qui m'a proposé de m'opérer pour me débarrasser de tout ça. Enfin ! Résumé de la journée, heure par heure :

6h45 : ma mère me tire du lit. J'ai bien dormi, pas de cauchemars à signaler, cette opération ne m'angoisse pas. Je dois arriver à jeun à l’hôpital mais tricherai quand même en avalant quelques gorgées d'eau car il fait déjà très chaud (puis je pense que l'eau ne compte pas - tant que tu ne bois pas un litre). Ne pouvant pas conduire au retour, c'est ma mère qui m'a accompagné lors de cette journée.

7h45 : admission à l’hôpital. Les étapes administratives sont beaucoup plus simples que la dernière fois puisque je peux directement monter à l'étage où je donne le formulaire d'admission ainsi que ma carte d'identité. Là, on m'attribue une chambre dans laquelle je peux attendre. Il n'y a encore personne d'autre dans la chambre, donc il fait bien calme.

8h30 : une infirmière arrive, me fait remplir un formulaire les autorisant à pratiquer l'intervention et me pose ensuite une chiée de questions, dont une qui me surprendra : "êtes-vous opposé au fait que l'on vous transfuse du sang si besoin ? " Je pense que cette question s'adresse aux Témoins de Jéovah chez qui les transfusions sont interdites, mais je ne parviens pas à concevoir comment peut-on se laisser mourir par conviction... Donc oui, bien sûr, si j'ai besoin de sang, merci de ne pas me laisser crever ! Elle m'a ensuite demandé mon groupe sanguin et heureusement que ma mère était là car je ne retiens jamais le rhésus. Ensuite, elle me donne un petit tube d'isobétadine (en me demandant deux fois si je suis allergique à l'iode), un essui, un Xanax et une blouse en me demandant d'asperger le "champs opératoire" avec l'isobétadine, mettre la blouse et ensuite prendre le calmant. Je ne suis pas nerveuse mais apparemment, tout le monde y a droit. Je lui demande si elle sait quand a lieu l'opération, elle nous répond qu'elle n'a pas vraiment regardé mais que ça serait d'ici "une heure ou deux". Une fois qu'elle nous laisse seule, je m'éclipse dans la salle de bain, sauf que je ne sais pas trop jusqu'où je dois mettre de l'isobétadine (c'est grand comment, un champs opératoire, vous savez-vous ?)... J'en mets sur le sein à opérer (pour ne pas que le chirurgien se trompe de coté, haha) mais une fois la tâche terminée, il en reste encore plus de la moitié dans le flacon. Tant pis. J'enfile ensuite la blouse, et avale le calmant. Je m'installe dans le lit avec un bouquin, mais commence à être vraiment sonnée. Dix pages plus loin, je suis vraiment lourde et.....tombe endormie ! J'émerge une petite heure plus tard, vers 10h. Au moins en dormant, le temps passe plus vite. J'ai un peu de mal à repérer où je me trouve, ma mère me dit qu'on ne m'a pas encore opérer. Je lui propose d'aller faire des courses car de toute façon, on va venir me chercher d'une minute à l'autre. 

10h30 : Alors que j'étais en train de taper un sms, l’infirmière vient me chercher. J'ai à peine le temps de tendre mon téléphone à ma mère que je suis déjà partie ! Je suis à moitié dans le cake avec leur foutu Xanax, je n'arrête pas de bailler et je ne me souviens pas avoir autant plané de ma vie...Je suis certaine que s'il m'en avait filé un de plus, l’anesthésie n'aurait pas été nécessaire et que si j'en avais eu trois, je ne me serai jamais réveillée...
Mon lit est poussé dans un ascenseur, puis je vois la porte "bloc opératoire" et là, je ne me sens pas trop à mon aise car je n'ai jamais aimé ce mot, qui sonne fort barbare. Mon lit est approché d'un genre de civière et on me demande de monter dessus à l'aide d'un escabeau à trois marches. Je ne vous dit pas comment c'était un jeu d'enfants en étant à moitié comateuse. Une infirmière du bloc opératoire me demande alors si je sais enlever mes piercings aux oreilles, j'avais essayé le matin mais sans succès alors elle me dit que ce n'est pas grave et qu'on va mettre un bonnet dessus. Je suis soulagée car sinon, ils auraient du les couper à la pince et ça aurait été fort dommage.



Ensuite, la civière est poussée jusque dans la salle d'opération, pile sous les deux énormes lampes circulaires, où quatre infirmières me demanderont chacune si je fais des allergies. Elles me posent des électrodes, ainsi qu'une perfusion (pas très agréable mais on survit), un capteur au bout du doigt et un tensiomètre. C'est vraiment bizarre (et assez chiant, faut le reconnaitre) d'entendre le bip bip bip de notre propre cœur et de voir les célèbres graphiques sur un écran. Il y a pas mal d'affairement autour de moi et je ne suis pas trop fan de cette situation (je venais de regarder un épisode de Lost la veille, où Sawyer se fait torturer dans une salle d'opération...). Puis l'anesthésiste arrive et se présente, mais ce n'est pas celui que j'ai rencontré la semaine dernière. Elle m'explique qu'elle ne va pas me mettre un tuyau dans la gorge pour ne pas l'irriter car il s'agit seulement d'une petite anesthésie. Elle tient un masque au-dessus de mon nez, même pas posé sur mon visage mais en hauteur et me demande de respirer, en pensant à un beau voyage sur une plage, un chouette souvenir (ce genre de connerie qu'on dit aux enfants et qui me gave assez rapidement - c'est juste une anesthésie, pas une euthanasie...). Je prends quatre inspirations et là...BLACK OUT !

12h00 : j'ouvre les yeux en sursaut et ne sais pas où je suis. Je chuchote plusieurs fois la question, la tête complètement lourde. Je vois une horloge devant moi, et parviens difficilement y lire 11h55. Je bouge un peu les bras, il y encore tout le matériel, électrocardiogramme, tensiomètre, perfusion sur moi... C'est assez chiant d'entendre les battements de mon coeur en continu. Je remarque aussi que toutes les cinq minutes, le tensiomètre se met en route et me comprime le bras. J'ai peur que les infirmières ne le remarquent pas et que mon bras se casse. Je regarde l'aiguille avancer sur l'horloge. 12h05, 12h10, 12h20, 12h30... Un paravent me sépare d'un autre lit, où un vieux monsieur, également opérer par le même docteur se plaint de nausées et de douleur. Moi je n'ai mal nulle part et fait une grosse prière pour que ça reste comme ça. Je regarde plusieurs fois le pansement sous ma blouse, pour me rendre compte que c'est bien terminé, que j'ai été opérée. C'est assez perturbant de ne pas avoir de repères. Vers 12h45, une infirmière se penche sur mon lit, me demande si tout va bien et me débarrasse de tout le matériel, excepté la perfusion et je suis remontée dans la chambre où ma mère se trouve déjà. Elle a été faire quelques courses mais n'a pas du prendre son temps... Je n'ai toujours mal nulle part. Je lui raconte un peu ce dont je me souviens mais je suis encore bien dans le cake. Je finis donc par m'endormir.

13h30 : à mon réveil, ma mère discute avec une autre patiente avec qui je partage la chambre et qui va se faire opérer vers 15h, avec une anesthésie locale uniquement. Une infirmière arrive et me demande si j'ai faim. Pas tellement mais je sais que je ne sortirai pas tant que je n'ai pas mangé alors j'accepte. Elle me rapporte alors un plateau avec une soupe bien chaude, des tartines, des tranches de fromage, une bouteille d'eau et une crème dessert au chocolat ! J'aurai finalement tout mangé, excepté le fromage car je n'aime pas ça. Heureusement que c'était léger ! Ensuite, je faire un immense pipi mais suis un peu coincée avec le baxter attaché au lit. Je le décroche mais la voisine de chambre m'explique que si je ne le tiens pas en hauteur, du sang va couler dans le tuyau. Ca me dégoute un peu alors je le remonte illico aussi haut que je peux et l'accroche au "perchoir" qui traine heureusement dans la chambre. Après l'expédition pipi, je retourne dans mon lit et raccroche le baxter à sa barre. Je m'ennuie un peu, n'ai pas envie de lire et suis fatiguée de dormir. Au moins, je n'ai absolument pas mal, même si je me mets sur le coté alors je ne me plains pas de l'attente. Je propose à ma mère d'aller faire une balade en ville, de me laisser mon téléphone pour que je lui sonne dès que je peux sortir mais elle ne veut pas me lâcher, même si elle s'ennuie aussi. Je regarde mon pansement et me demande si on m'a vraiment opérer, car je ne sens vraiment aucune douleur !

15h : la voisine de chambre devrait théoriquement partir pour son opération. Je me dit qu'en venant la chercher, l'infirmière me donnera sans doute une indication pour ma sortie. Hélas, aucune nouvelle avant...16h30. ma pauvre voisine était assez stressée et attendre ainsi sans savoir QUAND on va venir la chercher, je peux comprendre que ça soit angoissant. Moi aussi, j'étais sans nouvelle mais le "pire" était derrière moi. Vers 16h30 donc, une infirmière vient la chercher et prends de mes nouvelles. Elle me demande si je veux tenter une "expédition" jusqu'aux toilettes (pour voir si je sais marcher - la seconde condition pour être libérée) mais je lui apprends que j'y suis déjà allée deux fois par mes propres moyens. Elle me dit donc que je vais pouvoir sortir dès qu'elle se sera occupée d'un autre patient et de mes pansements. Une grosse dizaine de minutes plus tard, elle revient effectivement pour me libérer du baxter (une belle aiguille bien longue qui était cachée dans mon bras !) et coller un pansement en plastique transparent au-dessus de mon pansement afin que je puisse me laver chez moi sans soucis. Elle m'en a donné un second de réserve et m'explique comment le mettre en place, mais vu comment elle a galéré avec cet énorme pansement, j'espère vraiment ne pas avoir besoin de le refaire par moi-même à la maison... Elle me donne également un rdv avec le médecin qui m'a opéré pour jeudi prochain, jour où mon pansement sera enfin retiré ! Il n'est pas tellement gênant et ne fait pas mal, mais je suis impatiente de voir comment est la cicatrice et ma poitrine débarrassée de cette énorme boule (de graisse ?). Elle sera sans doute analysée et j'en saurai plus lors de ce rdv, mais si quelque chose de grave avait été détecté, je pense que l'on me l'aurait dit hier après l'opération (ou bien à ma maman). Une fois l'infirmière partie, j'enfile mes vêtements mais ma tête me tourne vraiment encore beaucoup.

17h : Nous quittons l’hôpital et rentrons à la maison où j'aurai la tête qui tourne toute la soirée. J'ai réussi à me laver sans soucis (et sans abimer mon pansement !) et aurai passé une bonne nuit sans aucun problème ni aucune douleur (même en dormant sur le ventre). Même si ces opérations ne sont pas comparables, en voyant souvent des reportages à la télé sur les femmes qui se font refaire les seins et qui crèvent de douleurs après l'opération, avec des seins bouffis et tout bleu, j'avais un peu peur d'être dans le même cas. Et bien pas du tout. J'ai eu de la chance que la boule soit en surface et suis vraiment curieuse que le pansement soit enlevé pour réaliser que c'est fini. 

J'ai souvent critiqué l’hôpital d'Ath mais je dois reconnaitre qu'ils ont été plutôt efficaces lors de cette journée. Les infirmières ont toutes été très gentilles et agréables. Alors même si je reste encore très en colère contre leur service d'urgence (et un médecin en particulier qui a refusé de m'anesthésier afin de me remettre la rotule en place alors que je l'ai bien supplié pendant une durée interminable et qui, après m'avoir bien fait souffrir inutilement, a finalement donné son autorisation pour m'endormir avec une injection), je revois mon opinion envers cet hôpital. On entend toujours des histoires glauques sur tel ou tel hôpital, mais si on tient compte de cela, aucun endroit n'est valable pour se faire soigner... J'espère évidemment ne plus devoir me rendre dans ce genre d'endroits, mais si je dois y retourner, je sais comment ça fonctionne à présent.

En rentrant à la maison, trois bonnes nouvelles m'attendaient au courrier :
1) Mon inscription pour la prochaine rentrée scolaire est validée et en ordre. Recevoir une carte détudiant avec indiqué dessus "Master 2", c'est magique ! 
2) L'accord pour la prolongation de mon interruption de carrière et la confirmation de la mise en ordre de mon dossier. Je peux donc finir tranquillement mes études et n'aurai donc aucun soucis à me faire d'ici septembre 2014. Après ce délai, ça va être une autre paire de manches, mais on verra quand on y sera. J'étais un peu stressée car je n'obtenais pas de réponses de la part de l'organisme qui verse les allocations et vu que beaucoup de changements législatifs ont eu lieu à ce sujet, j'avais peur de ne plus être dans les conditions, ce qui aurait vraiment posé problème... Un vrai soulagement donc !
3) Un cadeau que j'ai commandé sur Internet pour l'homme qui me fait rêver depuis bientôt deux ans. C'était mon premier achat sur Internet gérée seule de A à Z (et donc, sans passer par papa et sa carte de crédit magique). Je suis tombée sur un site qui propose des cadeaux personnalisables et qu'on peut payer avec une simple carte bancaire. J'ai passé la commande lundi midi et j'ai reçu le colis ce mercredi (donc deux jours plus tard !) et c'est vraiment du très beau travail, bien emballé. Rien à redire, je suis vraiment contente. J'espère qu'il le sera tout autant ! Je dévoilerai ce site une fois que j'aurai offert le cadeau, histoire de ne pas faire de spoiler involontaire. ^.^

25ème jour - 11 juillet

Je me suis surtout bien reposée. J'ai poursuivi ma pénible lecture de Choke. Pénible, non pas à cause de l'histoire, mais à cause du fait que le film (que j'ai déjà vu deux fois)est très fidèle au roman et que donc, j'ai l'impression de revoir ce film une troisième fois... Il me reste 80 pages mais connaissant déjà la fin, c'est un peu dommage. Par contre, ce que j'adore, c'est certains passages de réflexion sur la société qui ne sont pas forcément mis en évident dans le film : la condition de la femme, le but de notre vie, le pathétisme du conformisme... Je ne regrette donc pas ma lecture mais suis impatiente de pouvoir passer à autre chose (et allonger la liste dans la colonne droite de ce blog...).




Sinon, j'aurai aussi progressé dans le visionnage de séries... Je veux me reposer un maximum pour être en forme ce week-end alors j'ai décidé de ne pas quitter mon lit... Enfin une bonne excuse, haha.
Je pourrais commencer mon mémoire, car je culpabilise déja d'être "en retard" (ça promet pour la suite...) mais je ne suis pas assez concentrée... peut-être demain. Là, je vais encore me reposer un peu...devant Lost !


Dans un an, je pourrai bruler cette carte d'étudiante !

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